jeudi 9 janvier 2014

A2050 - Le fort d'artillerie de la Burgflue

Nous allons maintenant partir en direction de  la Burgflue. Si c’est pour se surélever un peu afin de voir un peu plus le paysage. C’est aussi et surtout  afin de faire un petit pèlerinage à l’ouvrage d’artillerie  que renferment les entrailles de cet éperon rocheux.


La masse rocheuse en arrière plan du barrage du Spissi  renferme le fort d'artillerie de la Burgflue

Cette montée à l'ouvrage est vraiment symbolique puisque cet ouvrage, démantelé en 2010, est naturellement fermé et n’est maintenant malheureusement plus qu’une coquille bien vide.

Pour accéder à l’entrée du fort d’artillerie de la Burgflue, 2 moyens étaient possible. Dans un 1er temps c’est un chemin ponctué de divers galerie taillés à flanc de rocher qui permettait à la troupe et au matériel d’arriver à bon port. On devine le travail effectué ici pour créer ce chemin de 400m et la volonté a vouloir créer quelque chose à cet endroit. A noter que la présence d’un petit écurie à l’entrée de l’ouvrage n’était pas là pour combler les espaces vident puisque c’est par train (équestre) que l’acheminement matériel se faisait tout au long de ce chemin.

De part la présence de chute de pierre, il est fortement déconseiller d'emprunter ce chemin! 



Si ces panneaux ont résisté aux dents acérées du démantèlement, ça n'est pas pour rien
ils gardent encore de nos jours tous leurs sens  








En 1943 c’est un  funiculaire  de 300m et sa très raide pente (100% à sa section la plus raide) qui sera construit afin d’acheminer le matériel en hauteur. La troupe, elle, se servira toujours du chemin.



une fosse qui à l'époque avait bien plus de "gueule" avec sa cabane et sa rampe non amputée
par cette petite plate forme bétonnée d'où est prise l'image 





Imperceptible en photo, la pente de la seconde section de la rampe
atteint les 100%, c'est simplement vertigineux
 

La fosse de la station aval a elle aussi été comblée. pareil pour les appareil de mise en marche...

... Seuls les barrières amovibles et le dépôt y faisant face témoigne
encore des activités de chargement et déchargement du lieu.

Les travaux de l'ouvrage d'artillerie de la Burgflue (A2050) sont entamés en 1941. Ce ne sont pas moins de 12 positions 
qui sont préparées pour l'artillerie. Durant les 1ères années d'exploitation de l'ouvrage, durant la guerre, c'est l'artillerie  mobile qui à amené ses canons sur place et les a installés sur affûts fixes. La fin de la guerre étant venue, l'artillerie mobile repartira avec les canons. C'est uniquement dès les années 60 que des tubes sont attribués et définitivement amenés sur le site: 4 obusiers de 15cm et 4 canons de 7,5cm Dans les années 80, 4 obusiers 10,5cm remplacent au pied levé les 15cm. Les 7,5 cm, quand à eux, sont retiré. Cette configuration perdurera jusqu'à la mort de l'ouvrage. 


Plan du Fort du Burg, cliquez ici pour le contempler en haute résolution 

En outres, d’autres optimisations seront effectuées au sein de l’ouvrage : 
-       Modification du stockage des mag mun suite aux accidents de Dailly et Mitholz.
-       Intégration de l’électricité
-       Mise en place de 4 réservoirs d’eau pour une capacité totale de 710000 litres.
-       Equipement de moteur diesel et de cuve de stockage diesel
-       Une dernière mise à jour se fera avec la pose de système de feu « FARGOF » qui n’aura jamais été utilisé

En prononçant le mot « inutilisé ». Aucun des canons de la Burgflue n’a tiré depuis le fort.

Au final, cet ouvrage était équipé de 220 lits, et pouvait accueillir 450 soldats, L’autonomie de  l’ouvrage était assurée pour 30 jours (filtres AC, nourritures) 

Pour finir, en surplomb de l'entrée principal, une position était prévue pour accueillir l'antenne qui permettait de rentrer en liaison avec le PC Heinrich situé à Hondrich, à 3km de là

Ce bel exemple d’ouvrage d’artillerie sera déclassé en 1999, il restera «  en l’état » jusqu’en 2010 où le démantèlement total de l’ouvrage sera effectué. Une parti de l’équipement sera sauver et héberger dans un « fort-musée » de la région lui-même sauvé in extremis d'un démantèlement identique.









L'arrivée d'air fraîche de l'ouvrage est proche de l'entrée

Les feuilles mortes caches les derniers segments de rails du troncon 


La fosse cache également ce qui était l'entrée de la défense rapprochée (condamnée)
du funiculaire... 

et ses positions en dépression... 



De nos jours, seule l’imposante rampe de béton qui servait à accueillir les rails du funiculaire se perd gentiment dans la nature et interpelle depuis la plaine les quidams qu’ici fût un lieu militaire classé « secret défense ».  Dans les hauteurs: seuls persiste de nos jours une simple entrée en ferraille désignant l’accès à un dédale de galeries maintenant vidées  à jamais.


source: Festung Oberland 


 Les yeux entrainés pourront encore observer la présence  des camouflages des embrasures qui, maigre consolation, n’ont pas été retirés.


3 positions 7,5 sont repérables sur les flancs de la Burgflue qui domine Wimmis 


ainsi que le bloc d'observation 1 présent un niveau plus haut 

Pour le reste, seules les images et les rares vidéos persisterons pour se remémorer de l’endroit. N'ayant pas eu la chance de visiter l'intérieur de l'ouvrage avant démantèlement, retrouvez ici quelques images de ce fort encore équipé. 




et cette rare vidéo faite par notre brave Libéro


Fort de Burg par Libero95

2 commentaires:

  1. Magnifique

    Durant un CR à Wimmis on était allé se promener dans la montagne et on avait trouvé des embrasures camouflées.

    On était loin de se douter de tout ce qui se cachait derrière

    Bravo pour votre site très fourni

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un tout grand merci pour votre commentaire et votre passage par ici :-).
      Ho que oui, nos montagnes renferment parfois de sympathique surprises!!
      Amicalement.
      T1

      Supprimer